Die Wunder Jesu – Mythos oder Realität?
Les évangiles mentionnent quelque 35 miracles de Jésus. Mais il aurait réalisé des œuvres surnaturelles encore plus nombreuses (Jean 20:30-31). Ces récits sont-ils imaginaires et allégoriques ou des faits réels et historiques ? Parcours dans le texte et dans les salles du musée.
Les Noces de Cana inv 142 Paolo CALIARI, dit VÉRONÈSE Vers 1563 Un des plus grands tableaux du Louvre, entré en 1798 Terminé en 1563 pour le réfectoire des bénédictins de San Giorgio Maggiore à Venise.
La croyance aux miracles se retrouve dans presque toutes les religions. La Bible mentionne des interventions de Dieu par le passé pour accomplir des choses humainement impossibles (Jérémie 32:21), des miracles décrits comme des « phénomènes physiques qui dépassent les pouvoirs connus de l’homme ou de la nature et qui sont attribués à une intervention surnaturelle. »
Jésus guérissant le paralytique de Bethesda R.F. 1961-81 Giandomenico TIEPOLO Venise, 1727 Le sujet est raconté dans les quatre Evangiles.
Les évangiles n’emploient jamais le mot original rendu par miracle. Trois termes grecs sont utilisés. Le premier, dunamis, signifie littéralement puissance. Il décrit l’événement sous l’angle de la puissance divine en action (Luc 9:37-43). Il peut-être rendu par ‘capacité, œuvres de puissance’ (Luc 8 :46, Matthieu 11:20, 25:15). Le second, téras, est souvent traduit par présage ou prodige (Jean 4:48; Actes 2:19). Il souligne l’effet produit sur les observateurs. Le dernier terme, sêméïon, a le sens de signe. Il met l’accent sur la signification profonde du miracle, un signe qui transmet une vérité.
Les évangiles n’emploient jamais le mot original rendu par miracle
On ne peut croire en la Bible sans croire à ses miracles.
Le Christ guérissant le paralytique R.F. 1983-64 Alessandro MAGNASCO Vers 1735 Sans doute peint après le retour de Magnasco à Gênes, où il s'installe définitivement en 1735, ayant effectué l'essentiel de sa carrière à Milan, et à Florence
Jésus guérissant un sourd-muet RF 1937-4Bartholomeus BREENBERGH vers 1635
La guérison du sourd-muet renvoie à l'Evangile de saint Marc. Le fond est meublé de ruines romaines antiques, référence obligée pour le monde des amateurs de l'époque.


La Parabole des aveugles R.F. 829 Copie d'après Pieter I BRUEGEL ? vers 1525 Bruxelles L'aveuglement évoqué ici sous le couvert de la parabole est d'ordre spirituel. Cette copie (de bonne qualité) du tableau du grand Bruegel (Pieter I) conservé au musée de Naples (1568), est due à un peintre flamand non identifié
Les Aveugles de Jéricho Inv. 7281 Nicolas POUSSIN , vers 1650 Peint pour le marchand lyonnais Reynon. Célèbre dès son entrée dans les collections de Louis XIV, ce tableau a fait, dès 1667, l'objet d'une conférence à l'Académie royale de Peinture et de Sculpture par Sébastien Bourdon.
Les miracles bibliques ne sont pas de la magie. Ils se distinguent par leur caractère public, leur simplicité, leur but et leur raison d’être. Ils étaient accomplis sans ostentation, faisaient suite à une rencontre fortuite, à une requête et le manque de foi d’une personne n’était pas un obstacle à sa réalisation. Ces miracles n’étaient pas destinés uniquement à satisfaire la curiosité des témoins. Ils étaient toujours utiles aux autres, parfois directement sur le plan physique, et dans tous les cas sur le plan spirituel. Jésus n’attirait jamais l’attention sur sa personne. Il veillait toujours à ce que l’honneur et la gloire en reviennent à Dieu. Il faut aussi noter que les juifs qui s’opposèrent au christianisme n’ont jamais contesté les œuvres de puissance effectuées par Jésus et décrites dans les évangiles. Ce qu’ils ont remis en question, c’est la puissance par laquelle elles étaient accomplies.
Jésus sur le lac de Génésareth R.F. 1648 Alexandre-Gabriel DECAMPS vers 1836 Les sujets bibliques, ici La pêche miraculeuse, sont rares chez Decamps. Ce vaste panorama s'apparente à celui du chef d'œuvre de l'artiste, la Défaite des Cimbres (1833), exposé salle Daru.
Le sujet trouve son origine dans les Evangiles de saint Luc (5, 1-11) et de saint Jean (21, 1 -8) qui fournissent des récits assez différents de l'épisode, le premier plaçant Jésus dans une barque, le second sur le rivage.
La Pêche miraculeuse inv 5487 Jean JOUVENET vers 1706 Jouvenet semble toutefois avoir retenu le sens donné par Luc : exerçant le métier de pêcheur, Pierre et ses compagnons avaient pris tant de poissons que leurs filets se rompirent. Mais leur pêche était avant tout symbolique, puisque le Christ les invita à laisser leurs filets pour devenir pêcheurs d'hommes.
Des miracles aujourd’hui ? Les miracles de Jésus permettaient de l’identifier au Messie et ils prouvaient qu’il avait le soutien de Dieu. Ses œuvres de puissance étaient liées de manière indissoluble au message qu’il prêchait. Les premiers disciples aussi avaient des dons miraculeux, et ils furent utiles durant les débuts de la congrégation chrétienne. Mais l’apôtre Paul a expliqué que ces dons n’étaient pas une caractéristique permanente du culte chrétien et qu’ils disparaîtraient (1 Corinthiens 13:8-10). Ils ne sont plus nécessaires. Les chrétiens ‘marchent par la foi, non par la vue’ (2 Corinthiens 5:7) car ils disposent de l’ensemble des Ecritures inspirés.
La Résurrection de la fille de Jaïre inv 141 Vers 1546 Paolo CALIARI, dit VÉRONÈSE Ce papier collé sur toile est l'esquisse préparatoire d'un tableau aujourd’hui disparu, peint pour la chapelle Avanzi de l'église San Bernardino de Vérone. Cette œuvre de jeunesse de Véronèse, pleine de fraicheur, illustre un passage de l'Evangile de saint Marc (5,35-43) : Jésus (au centre) ressuscite la fille de Jaïre, chef de la synagogue (à gauche), entouré des apôtres Pierre, Jean et Jacques (à droite).
L’analyse des miracles de Jésus serait incomplète si on la limitait aux arguments en faveur de leur authenticité. Les évangiles révèlent un homme aux sentiments profonds, d’une compassion inégalée, et qui se souciait sincèrement du bien-être des autres. Son empathie le poussait à employer la puissance divine pour aider les gens. « Jésus Christ est le même hier, aujourd’hui et pour toujours » lit-on en Hébreux 13:8. Il est donc prêt à utiliser ses miraculeux pouvoirs divins d’une façon bien plus remarquable encore que lorsqu’il était homme sur la terre. Oui, on ne peut croire en la Bible sans croire à ses miracles.
La Résurrection de Lazare R.F. 188 À dater vers 1620 Petrus Paulus RUBENS Esquisse pour le grand tableau de Berlin (détruit en 1945). « Lazare, viens dehors ! » Le miracle le plus spectaculaire est sans aucun doute celui de la résurrection de Lazare. Le sujet est raconté dans l'Evangile selon saint Jean (11, 38-44) : Marthe et Marie, les deux soeurs de Lazare mort depuis quatre jours, étaient venues se prosterner devant le Christ. Amené devant le sépulcre, celui-ci cria d'une voix forte : "Lazare, sors !", et le mort se leva, les pieds et les mains liés et le visage couvert d'un suaire.
Jésus prie publiquement pour que l’on sache que c’est grâce à la puissance divine qu’il va faire revenir à la vie son ami. De nombreux témoins sont présents. C’est certainement un des miracles les plus prometteurs pour l’avenir.
La Résurrection de Lazare inv 5489 Jean JOUVENET vers 1706 Saisi à la Révolution à l'église Saint-Martin-des Champs de Paris
L’ensemble des vérités bibliques sont suspendues à un miracle d’une importance capitale : la résurrection de Jésus Christ. Aucun miracle de la Bible n’est mieux attesté. Tant dans son évangile que dans les livres des Actes, Luc, historien de premier plan, présente la résurrection de Jésus comme un fait (Luc 24:1-52 ; Actes 1:3). Les deux évangélistes, Matthieu et Jean, assistèrent à sa mort et ont affirmé l’avoir vu après sa résurrection. Paul aussi. Il précise d’ailleurs que « Christ apparu à plus de cinq cent frères ». – 1 Corinthiens 15:3-8
D’après la Bible, les chefs juifs ont soudoyé les soldats chargés de garder le tombeau, leur donnant cette instruction : « Dites : ‘Ses disciples sont venus de nuit et l’ont dérobé’ » (Matthieu 28 :11-13) Le stratagème des chefs juifs est confirmé par des sources extra-bibliques. Citons le Dialogue avec Tryphon de Justin. Tryphon était juif et ce dialogue avait pour objet la défense du christianisme. Il est improbable que Justin ait mentionné cette accusation si les juifs ne l’avaient pas formulée. AA138
Apparition du Christ aux trois Marie Inv. 5356 Laurent de LA HYRE Paris, 1606 Avant la Révolution Française, ce tableau ornait l'église du couvent des Carmélites, rue Saint-Jacques, à Paris, avec L'Entrée du Christ à Jérusalem de La Hyre (actuellement à Saint-Germain-des-Prés) et des oeuvres de Stella, Champaigne et Le Brun.
En réalité, la résurrection de Jésus constitue pour les chrétiens le fondement de leur foi.
L’apôtre Paul dit en effet : « Si Christ n’a pas été relevé, assurément notre prédication est vaine et notre foi est vaine (…) et inutile » - 1 Corinthiens 15:14,17